Journée d’étude internationale le 10 avril 2026 à Paris.
Date limite d’envoi de propositions : le 21 novembre 2025.
Organisatrices :
Dina Eikeland, doctorante (HiCSA, Paris 1) et Victoria Grigorenko, doctorante (ENS)
Chargées d’études et de recherche à l’INHA
Comité scientifique :
- CARCREFF Alessandra, Université de Strasbourg, laboratoire MGNE – mondes germaniques et nord-européens
- HINNERS Linda, Nationalmuseum, Stockholm
- PARKINSON Nick, chercheur indépendant
- POZNER Valérie, CNRS
- PHILLIPS Catherine, chercheuse indépendante
- EIKELAND Dina , doctorante (HiCSA, Paris 1)
- GRIGORENKO Victoria, doctorante (ENS)
Le « Nord », tantôt envisagé comme concept esthétique et historiographique dans l’histoire de l’art, tantôt comme réalité géographique, culturelle ou météorologique vécue par les artistes de la région, a longtemps fasciné les historien·ne·s de l’art. Désigné parfois sous le terme de « boréalisme » (Briens, 2016), il s’agit d’une construction mouvante dont la polysémie maintient les idées vagues d’un espace lointain au climat aride, transposé sur les œuvres de ses peintres. Malgré la persistance de ces lieux communs, artistes, historiens et collectionneurs d’art venant des pays du Nord, incluant les pays Scandinaves, la Finlande, la Russie et les Pays Baltes (Léouzon Le Duc 1886 ; Hautfort 1910 ; Delavaud 1911) se trouvent souvent au centre des débats esthétiques, historiographiques et muséologiques au moment où l’histoire de l’art se professionnalise. Alors que l’histoire de l’art s’ouvre aux enjeux d’histoire globale (Kaufmann, Dossin & Joyeux-Prunet, 2015), dépasser l’idée d’un « Nord » lointain et exotique devient essentiel afin d’accorder aux acteurs·ices des mondes de l’art de ces pays leur juste place dans la structure internationale de circulations et de transferts.
Si de nombreux travaux se sont penchés sur les échanges franco-scandinaves ou franco-russes, rares sont ceux qui envisagent ces relations dans une perspective triangulaire, alors même que la Fenno-Scandinavie et la Russie se rencontrent souvent autour de la France comme point de référence.
Citons quelques exemples : Au tournant du XXe siècle, Auguste Pellerin (1852-1929), collectionneur parisien d’un grand ensemble d’œuvres de Manet et de Cézanne, nourrit des liens forts avec la Scandinavie, en particulier la Norvège, dont il devient consul général en France en 1906. La visite de sa maison à Neuilly-sur-Seine, abritant sa collection, devient une étape incontournable du séjour parisien des artistes scandinaves curieux de l’art moderne. En octobre 1911, l’historien de l’art français Louis Réau (1881-1961) devient le premier directeur de l’Institut français à Saint-Pétersbourg. L’année d’après, il organise L’Exposition Centennale d’Art français (1812-1912) au Palais Youssoupov, « la plus importante qui ait jamais été réalisée à l’étranger ». Cette exposition a, à son tour, servi de modèle pour les expositions d’art français à Copenhague et à Stockholm en 1914 et 1917.
Les récentes expositions à la Fondation Louis Vuitton sur la collection Morozov en 2021 et au Nationalmuseum à Stockholm sur Bonnard et le Nord [Bonnard och Norden] le démontrent, les questions de circulations entre la France et les pays du Nord continuent à interpeller nos collègues. Or, à l’exception de la 9ème édition du Festival d’histoire de l’art en 2019, portant sur les pays nordiques, les communautés scientifiques françaises ont rarement eu l’occasion de se réunir pour interroger ensemble les nombreux exemples de contacts culturels et artistiques entre la France et les pays du Nord depuis le XIXe. Au moment où les grands musées parisiens multiplient les hommages aux artistes nordiques, cette journée d’études entend fédérer historien·ne·s de l’art, de la mode, de la danse, du cinéma et de la photographie autour des questions de circulation culturelle entre la France et le Nord, afin de replacer cette sphère géographique au cœur de l’actualité de la recherche en France.
En fonction des orientations, les propositions pourront aborder les thèmes suivants :
- Les réseaux de collectionneurs, de marchands d’art et d’intellectuels entre la France, la Russie et la Fenno-Scandinavie
- Le rôle des acteurs de la diplomatie culturelle dans la circulation d’œuvres et d’idées entre des trois sphères géographiques
- Les communautés d’artistes se situant à la frontière de la France, de la Fenno-Scandinavie et de la Russie
- Études des supports de ces circulations : revues, cinéma, tournées de compagnies de danse, expositions, séjours d’artistes etc.
Propositions
Les propositions de communication devront nous parvenir avant le 21 novembre sous forme :
- d’un titre provisoire
- d’une problématique résumée (300 mots maximum)
- d’une courte biographie (150 mots maximum)
envoyées par courriel à dina.eikeland@inha.fr et à victoria.grigorenko@inha.fr.
Les participant·e·s sont encouragé·e·s à solliciter la prise en charge de leurs frais de transport et d’hébergement auprès de leur institution de rattachement.
Lien vers l’appel : https://ed-histoire-de-l-art.pantheonsorbonne.fr/actualite/situer-nord-circulations-franco-nordiques-1870-1940
Call for Papers – Situating the North: Artists and Mediators between Paris, Fennoscandia, and Russia (1870–1940)
International Study Day on April 10, 2026, in Paris.
Deadline for proposals: November 21, 2025.
Scientific Committee:
- CARCREFF Alessandra, Université de Strasbourg, laboratoire MGNE – mondes germaniques et nord-européens
- HINNERS Linda, Nationalmuseum, Stockholm
- PARKINSON Nick, independent scholar
- POZNER Valérie, CNRS
- PHILLIPS Catherine, independent scholar
- EIKELAND Dina , doctoral student (HiCSA, Paris 1)
- GRIGORENKO Victoria, doctoral student (ENS)
The “North,” alternately conceived as an aesthetic and historiographical construct in art history, or as a geographical, cultural, or meteorological reality experienced by artists in the region, has long fascinated art historians. Sometimes referred to as “borealism” (Briens, 2016), it is a shifting construct whose polysemy sustains vague notions of a distant space with an arid climate, transposed onto the works of its painters. Despite the persistence of these clichés, artists, historians, and art collectors from northern countries, including Scandinavia, Finland, Russia, and the Baltic States (Léouzon Le Duc 1886; Hautfort 1910; Delavaud 1911) were often central to the aesthetic, historiographical, and museological debates at a time when art history was becoming a professional discipline. As art history opens up to global historical issues (Kaufmann, Dossin & Joyeux-Prunet, 2015), it is crucial to move beyond the idea of a distant and exotic “North” in order to give the actors in the art worlds of these
countries their rightful place in the international structure of circulation and transfer.
While many studies have focused on Franco-Scandinavian or Franco-Russian exchanges, few have considered these relationships from a triangular perspective, even though Fennoscandia and Russia often converged around France.
Here are a few examples: At the turn of the 20th century, Auguste Pellerin (1852- 1929), Paris-based collector of major works by Manet and Cézanne, had strong ties with Scandinavia, particularly Norway, where he became consul general in France in 1906. A visit to his house in Neuilly-sur-Seine, where his collection was displayed, became an essential part of any stay in Paris for Scandinavian artists curious about modern art. In October 1911, French art historian Louis Réau (1881-1961) became the first director of the French Institute in Saint Petersburg. The following year, he organized the Centennial Exhibition of French Art (1812-1912) at the Yusupov Palace, “the most important ever held abroad.” This exhibition, in turn, served as a model for French art exhibitions in Copenhagen and Stockholm in 1914 and 1917.
As demonstrated by recent exhibitions at the Louis Vuitton Foundation on the Morozov collection in 2021 and at the Nationalmuseum in Stockholm on Bonnard and the North [Bonnard och Norden], artistic circulations between France and the Nordic countries continue to engage our colleagues. However, apart from the 9th edition of the Festival d’histoire de l’art in 2019, which focused on the Nordic countries, French scientific communities have rarely come together to discuss and examine the many examples of cultural and artistic contacts between France and the Nordic countries since the 19th century. At a time when the major Parisian museums are multiplying their tributes to Nordic artists, this study day aims to bring together historians of art, fashion, dance, cinema, and photography around issues of cultural exchange between France and the North, to reassert the importance of this geographical sphere at the heart of current research in France.
Depending on the focus, proposals may address the following themes:
- Networks of collectors, art dealers, and intellectuals between France, Russia, and Fennoscandia
- The role of cultural diplomacy actors in the circulation of works and ideas between the three geographical spheres
- Artist communities located on the border between France, Fennoscandia, and Russia
- Studies of the media supporting these circulations: magazines, cinema, dance company tours, exhibitions, artist residencies, etc.
Proposals
Proposals for papers must be submitted by November 21 in the following format:
- a provisional title
- a summary of the topic (300 words maximum)
- a short biography (150 words maximum)
sent by email to dina.eikeland@inha.fr and victoria.grigorenko@inha.fr.
Participants are kindly encouraged to seek funding and accommodation from their home institutions.
Link to the call: https://ed-histoire-de-l-art.pantheonsorbonne.fr/actualite/situer-nord-circulations-franco-nordiques-1870-1940